PRINCIPES

L'objectif de l'Aïkido est extrêmement vaste et ambitieux. Il ne faut donc surtout pas tenter de le réduire à un ensemble de techniques ou de "trucs" pour apprendre à se défendre à court terme (même si cet aspect est également pris en compte). Il convient au contraire de bien le considérer comme un engagement sur une voie ("DO" en japonais) qui suppose une recherche permanente et un souci constant de perfectionnement tant sur le plan technique, physique que mental ou relationnel.titre, dans le cadre de la pratique, les comportements de Uke (celui qui attaque, qui subit la technique et chute) et de Tori (qui est attaqué et applique la technique) sont d'égale importance et doivent être abordés avec le même sérieux car ils constituent les deux faces indissociables de la situation qui nous sert de cadre d'étude.

Dans cette même logique et conformément à l'objectif de la discipline, chacun doit s'efforcer de pratiquer avec le plus de partenaires possibles, représentants des types humains différents de par l'âge, le gabarit le sexe ou le niveau technique. La tentation est souvent grande de ne travailler que par affinité, mais ce serait là limiter considérablement la portée de l'expérience que vous pouvez vivre dans le Dojo.

Le Cercle:

Principe fondamental: les techniques de l'Aikido s'organisent autour d'un mouvement circulaire. Tout conflit se résout à travers l'esprit du cercle.

Un cercle délimite un certain espace,et c'est de la liberté parfaite du vide ainsi créé que naît le kit 

L'Aikido est tout d'abord un art martial interne, c'est-à-dire qu'il met l'accent sur le détournement de la force de l'adversaire plutôt que sur la force du pratiquant lui-même. La technique, la science de l'équilibre, de l'esquive, des points vitaux prend le pas sur le muscle.
Bien des arts martiaux externes se sont tournés vers la compétition (un dévoiement pour certains), comme le judo ou le taek-won-do (art martial coréen), à l'inverse de nombreux arts martiaux internes comme le tai-chi-chuan (art martial chinois à l'origine de nombreux autres) ou l'Aikido.
 
Dans le même esprit, le pratiquant n'a pas à aller au-delà de ses propres limites - c'est ce qui fait que l'Aikido, à l'instar de nombreux autres arts martiaux internes, peut être pratiqué par tous, quel que soit l'âge, le sexe, ou la forme physique, et ce avec n'importe quel partenaire (qui n'est pas un adversaire). Chaque pratiquant doit respecter son partenaire et tenir compte de ses limites: après tout, il faut bien qu'il reste des survivants sur le tatami...
Il ne s'agit pas d'une entreprise de démolition, mais au contraire de savoir contrôler, détourner, retourner, ou esquiver une attaque, quelle qu'elle soit. Il faut faire comprendre à l'attaquant que son attaque est inutile - grâce à une esquive, une technique ou, pour les vieux maîtres, par le seul ki (force vitale) qui émane de vous.
Il n'y a pas d'affrontement direct, les mouvements tendent vers plus de fluidité et de souplesse, ce qui fait que les femmes, bien que souvent moins fortes sur le plan physique, ne sont pas désavantagées face aux hommes. Mieux encore, le fait de ne pas pouvoir passer en force oblige dès le début à avoir une technique aussi bonne que possible. En maîtrisant sa position et ses mouvements, l'aikidoka devra contrôler une attaque.

Principes de base 
 
Un pratiquant étudie les techniques sous deux formes différentes: omote et ura (parfois aussi appelées irimi et tenkan).
Omote est souvent traduit par "positif", "vers l'avant" (le sens originel d'irimi): il s'agit d'aller sur le partenaire en empêchant son attaque de se réaliser.
Ura en est le "négatif", et implique souvent un tenkan (demi-tour sur le pied avant): l'attaque du partenaire est prolongée, détournée et renvoyée contre lui.
Ces deux aspects d'une même technique se complètent.
 
Un pratiquant doit maîtriser à tout instant ses ma-ai et de-ai.
Le ma-ai correspond à la distance entre attaqué et attaquant. L'aikidoka doit toujours être hors de portée de l'attaquant mais assez près pour l'atteindre si besoin est: c'est une question de placement. De même, il faut que le mental du pratiquant soit toujours disponible et attentif, prêt à agir et à réagir: la bonne distance, le bon placement n'est pas que corporel.
Le de-ai est la science du timing: savoir agir au bon moment, ni trop tôt ni trop tard ce qui demande une grande concentration mais aussi une grande disponibilité: il ne faut pas se focaliser sur une lame, un poing, mais percevoir un tout.